Résumé :
D’origine italienne, Henry Molise vit en Californie, mais garde au fond de lui son rêve de partir vivre à Rome pour retrouver ses origines. Mais ce rêve est également symptomatique du mal-être qui l’habite. Auteur de scénarii minables, père de quatre ados-adultes indignes, relations instables avec sa femme, Henry se demande où est sa vraie place. Jusqu’à l’arrivée de Stupide, un énorme chien errant qui a élu domicile chez cette famille -pas si- atypique.
Ce nouveau venu va faire remonter à la surface les rancœurs, les vraies personnalités, et les vérités de chacun. Henry doit alors faire des choix entre ses rêves et sa famille, pour trouver la stabilité qui calmera ce joyeux bordel à l’américaine.
Hello shining people !
Ce livre m’a été prêté par ma mère, qui l’avait lu il y a des années et qu’elle avait beaucoup aimé. Je me suis laissée guider par son avis, car ma mère est une grande lectrice aguerrie et je ne remettrais jamais, au grand jamais, en cause ses goûts littéraires.
C’est ainsi, le premier livre de cet auteur que je lis, et je pense qu’il faudra que j’en lise un autre, parce que je n’ai pas été convaincue par celui-ci, par contre, j’ai bien aimé la plume. John Fante, Américain fils d’immigrants italiens, parle de lui à travers ses romans. L’histoire est racontée à la première personne par le père, que l’on suit durant une période de sa vie pour le moins mouvementée. Henry incarne l’écrivain raté, qui n’est jamais satisfait de son travail, qui ne prend pas le temps de s’atteler à un roman, se contente d’écrire de mauvais scenarii, et dont la femme a un vrai talent pour l’écriture. L’auteur montre ainsi les problèmes que rencontrent les écrivains, le côté peu rentable du métier et les concessions que cela pousse à faire.
Bien que le thème ne m’inspire pas tellement, c’est un livre court et je me suis dis qu’il se lirait vite. J’ai toujours une réticence à lire des livres qui parlent principalement d’animaux, domestiques surtout. C’est un sujet sensible pour moi et je suis sûrement difficile et n’ai pas assez lu de livres à ce sujet pour réellement pouvoir en juger. Peut-être parce que j’aime beaucoup les animaux, la liberté qui émane d’eux, et que je n’aime pas le regard supérieur porté sur eux. Ici, on voit déjà dans le titre, que le chien s’appelle Stupide. Ils auraient pu l’appeler Malin ou Brillant. Ce qui aurait été dans l’excès inverse et donc pas forcément plus « choquant », mais bon ce n’est qu’une fiction. Mais voilà, il s’appelle Stupide, sûrement qu’il doit l’être et qu’il y a une bonne raison. Et pourquoi cette raison ne serait pas que ses maîtres sont stupides ? Il faut bien l’être un peu pour décider d’appeler son chien par ce nom…
Certes, c’est un livre drôle et ironique, il y a beaucoup de situations comiques et les dialogues sont, entre le père et sa femme ou ses enfants plutôt amusants. Mais aussi, ce livre traite de moments importants dans une vie de parents, comme voir ses enfants quitter le foyer familial, fonder leur propre famille ou s’épanouir dans un métier. Ces étapes ne se passent pas dans la plus grande sérénité et bouleversent les habitudes du couple. À tous ces évènements, s’ajoute l’apparition du chien, qui sera un autre point de discordance entre les membres de la famille. Ceux qui veulent le garder contre ceux qui le détestent, chacun pour diverses raisons. Le chien agit bizarrement et s’attire des ennuis, mais parvient à se faire une place parmi cette famille. On peut s’imaginer qu’il est soit la source de toutes leurs disputes, soit une excuse pour oser se dire les choses franchement, ou encore une solution qui leur apportera équilibre et force. J’ai trouvé que dans l’histoire le chien n’est qu’un moyen et pas une fin en lui-même. Je ne sais pas si l’auteur a voulu montrer si le chien au sein d’un clan familial a une place ou alors si sans lui les choses se seraient passées exactement de la même façon.
Ce roman me laisse avec des questionnements. Je n’ai pas été happée par l’histoire mais par la manière d’écrire, cynique, franche, et riche. C’est pourquoi je compte lire un autre roman de ce même auteur, « Bandini » ou bien « Pleins de vie ». Pour moi c’est donc un bon roman tragi-comique mais peut-être pas assez « moderne ».
Extrait :
« Nous sommes revenus sur nos pas, Stupide entre nous, sous un feu roulant d’aboiements. Je savais pourquoi je voulais ce chien. C’était clair comme de l’eau de roche, mais je ne pouvais pas le dire à Jamie. Ça m’aurait gêné. En revanche, je pouvais me l’avouer franchement… »
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